Page:Le dernier des Trencavels 4 Reboul Henri.djvu/59

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Cécile, s’appuyant sur un bâton ferré, en guise de houlette, commença à gravir avec Martial les pentes de la montagne d’Aubiste. Elle traversa une longue forêt de hêtres et de sapins ; et, la voyant sous ses pieds lorsqu’elle eut atteint les pâturages supérieurs, il lui sembla que cette barrière devait la préserver de la malice des hommes. Martial voulut arriver avant elle à la cabane d’été, pour prévenir sa femme, qui vint au-devant de Cécile, et l’accueillit avec un cœur ouvert et une âme simple. Ce séjour plut à l’épouse de Trencavel ; elle s’empressa de partager les occupations de ses hôtes. C’était l’affaire de quelques heures le matin et le soir. Pendant le reste de la journée elle parcourait les déserts montueux, s’exerçait à gravir les rochers qui en forment l’enceinte, et se plaisait à découvrir au-delà des contrées qui lui étaient inconnues. Elle était ainsi parvenue au lac de Cestrede et aux sommets voisins, d’où sa vue embrassait à la fois l’énorme pyramide de