Page:Le moyen de parvenir, tome 1 (Béroalde de Verville, éd. 1896).djvu/85

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voiſin de iurer pour moy, ainſi que feit le ſire Guillaume, qui preſſé du Iuge de iurer luy dit ainſi ; « Monſieur ie ne ſcay point iurer, parce que ie n’ay pas eſtudié ny eſté à la guerre, & ne ſuis docteur, ny gendarme, ny gentilhomme ; mais i’ay vn frere qui iurera pour moy. » Il fut donc en ceſte ſaiſon ſonné, trompé, trompeté, corné, (comme vous voudrez, prenez au gouſt de voſtre ratte) & crié, huché, dit & proclamé auec la trompe philoſophique, que toutes ames qui auoient ſerment à la Sophie ſe trouuaſſent au lieu ſuſdit, ainſi qu’il auoit eſté ordonné & promis auec ſerment ſolemnel, comme il eſt ordinaire és affaires ſerieuſes de la benoiſte couſtume des Sages ; pour aſſeurance dequoy les enfans de la ſcience auoient mis la main au ſymbole de la conſcience. Parquoy nous fusmes tous reſolus de nous trouuer chez le bon homme noſtre pere ſpirituel, parce qu’il auoit eſté ordonné & iugé en dernier reſſort de ſerrure, d’horloge, de cranequin, de rouet, de routiſſoir, d’arbaleſte, & que les deffaillans ſeroient mis à la nois, à la noiſette, au noyau, & à l’amende. A cet eſclat de mandement ie ne failliſmes à nous trouuer, auſſi auions nous promis de nous bien chercher pour cet effect ; & puis ie l’auions iuré, & ſçachez que c’eſt vn grand peché de faillir parmi nous, pource que nous ſuyuons vniquement la regle de perfection en promeſſe. Et bien que ce ſoit vne ordinaire, gliſſee de pere en fils pour gens de bien, coulée de mere en filles pour femmes d’honneur, d’oncle à neueu pour gens d’Egliſe ; ordi-