Page:Lemaître - Jean Racine, 1908.djvu/86

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n’a aucune dignité. À soixante-huit ans, il écrit au duc de Vendôme :

L’abbé (Chaulieu) m’a promis quelque argent… Il veut accroître ma chevance. Sur cet espoir j’ai, par avance, Quelques louis au vent jetés, Dont je rends grâce à vos bontés… Le reste ira, ne vous déplaise, En vin, en joie, et cætera. Ce mot-ci s’interprétera Des Jeannetons ; car les Clymènes Aux vieilles gens sont inhumaines.

Autrement dit, — et pour parler comme Voltaire, — « il demande l’aumône pour avoir des filles » . C’est exact. Il est communément dans la lune, non pas insoumis à la règle, mais ignorant de la règle. Vers la fin il se néglige et s’abandonne tout à fait. Louis Racine dit de lui dans ses Mémoires :

Autant il était aimable par la douceur du caractère, autant il l’était peu par les agréments de la société. Il n’y mettait jamais rien du sien ; et mes sœurs, qui dans leur jeunesse l’ont souvent vu à table chez mon père, n’ont conservé de lui d’autre idée que celle d’un homme fort malpropre et fort ennuyeux. Il ne parlait point, ou voulait toujours parler de Platon.

Mais un peu plus loin, à propos d’Homère que Jean Racine expliquait à La Fontaine, Louis Racine ajoute :

Il n’était pas nécessaire de lui en faire sentir les beautés : tout ce qui était beau le frappait.