La fraise épand sa douce haleine,
Qui tient de l’ambre et du rosier ;
Quand elle monte du fraisier,
On sait que la fraise est prochaine.
Qui veut des fraises du bois joli ?
En voici,
En voici mon panier tout rempli,
De fraises du bois joli !
Ô fraise ! un poète latin
T’aurait fait mûrir sur le sein
De Vénus ou de sa maîtresse ;
Je te préfère où tu te plais,
À l’ombre où les rossignolets
Modulent sans fin leur tendresse.
Qui veut des fraises du bois joli ?
En voici,
En voici mon panier tout rempli,
De fraises du bois joli !
Hélas ! n’entends-je pas venir
Un essaim qui vient vous cueillir ?
Petits garçons, petites filles ;
Ils pillent fraises, fleurs et nids,
Sans craindre les serpents tapis,
Ni les guêpes, ni les chenilles.
Qui veut des fraises du bois joli ?
En voici,
En voici mon panier tout rempli,
De fraises du bois joli !