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Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t4, 1888.djvu/250

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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Ils ont l’allure turbulente,
Le mot brutal et sans apprêt,
Ces grands rustres de la forêt
À la livrée étincelante.
Leur œil bleu limpide est méchant,
Et sous cet air rogue et tranchant
On devine la couardise.
Leur gros bec trapu noir de jais
N’est qu’un outil de gourmandise.
Jacques ! Jacques ! Ce sont les geais.

Amateurs jurés de maraude,
Pillards effrontés, s’il en fût,
Ils sont là toujours à l’affût
De quelque bonne et sûre fraude
Leur jabot sait digérer tout ;
Tout leur est bon, tout sert leur goût,
Graines, glands et guignes juteuses.
Maint oiseau voit ses œufs mangés
Pendant l’absence des couveuses :
Jacques ! Jacques ! Ce sont les geais.