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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.



RENCONTRE SUR L’ACROPOLE




Je ne savais pas qu’elle lue princesse,
Et sa jeune grâce emplissait mon cœur.
Un passant me dit son prénom d’Altesse
Et sur le chemin s’arrêta songeur.

De quels sentiments de fierté soumise
Les rois font rêver notre vanité...
Mais cette enfant-là, sous sa robe grise,
Ignorait tout d’elle et de sa beauté.

Dans leur Acropole où survit l’Histoire
Elle allait prier les dieux un moment ;
Du haut d’un rempart, près de la Victoire,
Je la regardais monter lentement.

Quand elle apparut, fraîche et souriante
Parmi les débris des temples croulants,
Elle éblouit tout, cette fleur vivante
Et plus blanche encor que les marbres blancs.

Mais les vieux gardiens du rocher d’Athène,
La main vers le front, l’attendaient ici...
Tandis que là-bas, sur la mer lointaine,
Le soleil couchant saluait aussi.


(Hellas)





HÉGHÉSO




Dans le champ de la paix, au cœur du Céramique,
Parmi le peuple froid des rudes chapiteaux
Et les suavités du marbre pentélique,
Où tant de souvenirs dorment sous les tombeaux ;