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Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t4, 1888.djvu/404

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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

La Liberté, depuis les anciens âges
Jusques à ceux où flottent nos destins,
Aime à poser ses pieds nus et sauvages
Sur les gazons qu’ombragent tes sapins.
Là, sa voix force éclate, et s’associe
Avec la foudre aux longs roulements sourds.
À cette voix, Helvétie ! Helvétie !
Nous qui t’aimons, nous répondrons toujours !


(Chansons Lointaines)





LE SOIR




Le soir, quand on est seul dans l’ombre qui s’amasse
Et monte à la fenêtre où l’on aime à s’asseoir,
Il vous revient des airs qu’on se chante à voix basse
                         Le soir.

Le soir, quand on est vieux, dans l’ombre qui s’avance
Pour nous conduire au terme où l’on ne peut rien voir,
Il nous revient des airs que chantait notre enfance
                         Le soir.

Le soir, quand on est deux dans l’ombre à se comprendre,
Fût-on bien loin du temps où tout brillait d’espoir,
Le cœur chante toujours ce chant qu’il sait nous rendre
                         Le soir.


(Chanson du Soir.)