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Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t4, 1888.djvu/42

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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


À travers ce monde elles vont,
Chastes, les paupières baissées,
Et la beauté de leurs pensées
Se lit dans leur regard profond.

Leur mère les avait conçues,
Sans taches, dans un saint amour ;
Elles transmettent, à leur tour,
Les blancheurs qu’elles ont reçues.

Ô pudeur ! sublime beauté
Dont l’amour voile ses mystères !
Elles ont pu devenir mères,
Sans perdre leur virginité !

Leur âme, un soir, vers Dieu s’envole
Comme le parfum d’une fleur,
Et leur souvenir laisse au cœur
Un chagrin que rien ne console !


(Les Pervenches)


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LE NAVIRE





Au milieu des vivats, le voilà qui s’élance,
Balancé par la vague ainsi qu’un grand berceau,
Pour qu’il puisse affronter tes flots, ô mer immense,
C’est de chêne et d’airain qu’on a fait le vaisseau !

Sous l’azur éclatant, les trois couleurs de France,
Symbole glorieux, décorent son drapeau,
Et comme au bout du monde il porte l’espérance,
On attache à ses mâts les ailes de l’oiseau.