e mal qui m’a saisi resserre son étreinte.
La nuit vient. Je me sens seul et triste à mourir.
Personne auprès de moi pour adoucir ma crainte.
Pour essuyer mon front et m’aider à souffrir.
Dieu peut me rappeler, car ma paix est signée :
Je partirai sans peur et sans trop de regret.
Mon âme est à présent soumise et résignée ;
Sans un mot de murmure elle attend son arrêt.
Ta volonté, Seigneur, est désormais la mienne.
Ordonne : je suis prêt à tout quitter pour Toi.
Mais au pays natal permets que je revienne !
Oh ! qu’il me soit donné de mourir sous mon toit !
Près du lac aux flots clairs il est un cimetière.
À midi le soleil y darde son œil d’or.
Ma famille y repose, à peu près tout entière !
Depuis quinze ans déjà, ma mère est là, qui dort.
Dans ce paisible enclos où l’herbe croît plus grasse,
Père, je t’ai couché lorsque tu succombas.
Est-ce trop demander, ô Dieu, pour toute grâce,
D’aller rejoindre ceux qui m’attendent là-bas ?
Ma tombe, ici, n’aurait ni pervenche ni lierre ;
La ronce aux mille dents fouillerait dans mon cœur ;
Je n’entendrais jamais une voix familière,
Et les chers souvenirs s’exileraient en chœur.