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mesure de l’habileté de quelques graphologues.

me disant : Nous discuterons ensuite la valeur de vos propres diagnostics[1] !

Apprécions maintenant les cotes données par les experts.

J’ai prévenu les lecteurs que je suis beaucoup moins sûr des cotes que de l’ordre des préférences, c’est après quelques hésitations que je m’engage dans cette étude ; car pour apprécier les cotes des autres, il faut que je commence par établir les miennes. Cela m’a donné beaucoup de mal ; et pour me mettre en garde contre ma versatilité, j’ai fait la distribution des cotes à deux reprises différentes, et après six mois d’intervalle, afin d’oublier mes premiers chiffres.

J’ai essayé de me défendre contre les sentiments de sympathie et d’antipathie qui m’étaient personnels. J’ai fixé la cote et je l’ai régularisée, par une comparaison incessante de chaque personne avec plusieurs autres, et cette comparaison m’a amené à faire maintes rectifications. Je ne me suis pas laissé influencer par les opinions des graphologues et j’ai distribué mes cotes sans connaître les leurs.

La moyenne que j’ai obtenue pour les intelligences moyennes, a été de 31,8 ; pour les intelligences supérieures, elle atteint 43,2. Je l’aurais crue plus haute ; elle est abaissée par la présence de quelques femmes, dont l’intelligence, quoique très réelle, ne m’a pas paru valoir plus de 38. Ici, je pourrais très bien me faire contrôler par le lecteur ; il me suffirait de publier les noms célèbres, avec les cotes que je leur attribue ; chacun serait mis en mesure de me critiquer. Mais il y a des raisons de convenances qui m’empêchent de m’ériger en juge de l’intelligence des vivants. Je donnerai seulement les cotes de quelques morts : Marey, 48 ; Charcot, 49 ; Claude Bernard, 52 ; Dumas (le chimiste) 48 ; Dumas fils (l’auteur dramatique) 50 ; Paul Bert, 50 ; Renan, 52.

Six mois avant, j’avais obtenu comme moyennes : supérieurs 43,6 ; moyens 33,3. La différence des deux moyennes

  1. De M. Crépieux-Jamin une remarque très juste : « C’est évident que nous faisons une démonstration de votre bon choix, mais quand même c’était une documentation faible pour un concours scientifique, cela rendait l’épreuve dure, et je ne doute pas que les moins brillants n’eussent été meilleurs si la documentation avait été abondante. L’expérience montre seulement qu’elle était suffisante dans l’ensemble. » Ces réflexions, auxquelles je m’associe pleinement, montrent combien il est difficile de prendre une conclusion dans l’absolu. Notre résultat n’est vrai que pour telles et telles écritures, d’une difficulté toute spéciale, et avec telle abondance particulière des documents, soumises à des graphologues de telle et telle habileté, etc.