Aller au contenu

Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
124
l’intelligence dans l’écriture.

dommage que cet accord résulte d’une erreur ! C’est le cas de lui appliquer, en la modifiant un peu, une pensée de ce Renan qu’il a mal compris : « S’il avait changé d’opinion, il aurait eu plus de chance d’être une fois au moins dans la vérité. »

MM. Humbert et Paulhan ont eu à comparer l’écriture de Renan à celle d’un avoué de province. Ils se sont bien tirés de la difficulté, puisqu’ils ont accordé leur préférence à qui la méritait. Mais je ne crois pas qu’il aient découvert la génialité de Renan dans son écriture. « Le no 18 (Renan), écrit M. Humbert, est original, simple, clair, actif et réfléchi. Il est supérieur au 18 bis (l’avoué)… » Et M. Paulhan, après avoir coté Renan 41, ce qui est bien peu, ajoute : « Le 18 (Renan) est une écriture très distinguée, un peu tatillonne et hésitante (l’hésitation peut être physiologique, plutôt que psychique, due à la vieillesse). Le 18 bis (l’avoué) a de la finesse… Je le mets bien au-dessous de l’autre. » C’est fort bien, mais incomplet.

La seule personne qui a découvert Renan dans son écriture est Mme Forichon ; après son examen, elle nous a envoyé ce petit morceau, qui ne manque pas d’éloquence :

Le no 18. (Renan) Admirable intelligence, toute de lumière ! La sensibilité frémissante, l’activité ardente et soutenue, l’imagination, la réflexion, la pure simplicité, la culture profonde, quels dons harmonieux et quelle parure ! Le relief et la clarté du grand talent qui est fait de force et de perspicacité. Une merveille d’équilibre, sans parler de sa grâce infinie.

C’est admirable !

Malheureusement, quelques jours après, Mme Forichon, interrogée spécialement sur ce point, confessa avec une loyauté parfaite, qu’en écrivant le portrait ci-dessus, elle avait reconnu « la belle et charmante écriture de Renan ».