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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/157

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l’intelligence dans l’écriture.

parmi les graphologues, il devient intéressant de rechercher si leur indépendance va jusqu’au désaccord, et en quoi ce désaccord consiste. Nous avons eu la patience de comparer plusieurs études des mêmes écritures, faites par des graphologues différents ; ce qui les différencie, c’est surtout que les uns perçoivent tel signe, et les autres tel autre ; dans une même écriture, chacun trouve des indices différents. Le désaccord réel, la vraie contradiction, sont infiniment plus rares. On les rencontre pourtant. Ils sont de deux sortes : sur les signes, sur leur interprétation.

Le désaccord sur les signes est vraiment accidentel. En voici cependant quelques exemples. L’écriture de Mosso paraît simple à M. Humbert et compliquée à M. Paulhan. L’écriture 10 a du relief pour M. Paulhan, et pas grand relief pour M. Crépieux-Jamin, désaccord d’autant plus grave qu’il influence la conclusion. L’écriture de Dumas paraît nette à M. Crépieux-Jamin ; M. Paulhan la trouve un peu floue ; il y découvre des signes de recherche, alors que M. Vié la juge naturelle. L’écriture de F. de Curel, au gré de Crépieux-Jamin, manque de grâce ; M. Paulhan, au contraire, lui reconnaît une simplicité élégante, et M. Vié la trouve harmonique sans calligraphie…

Plus fréquemment, on est d’accord sur le signe, on varie par l’interprétation. Nous en avons donné déjà maints exemples. En voici de nouveaux ; « Écriture grande, imagination », dit Crépieux-Jamin ; et M. Paulhan, devant la même écriture, dit : « Écriture grande, gaucherie. » Les irrégularités de l’écriture 23 sont, pour M. Crépieux-Jamin, l’indice d’un peu de déséquilibre ; M. Paulhan, au contraire, examinant comment les lettres sont liées, conclut : « Esprit assez équilibré. » Du reste, la différence des conclusions est là pour montrer combien les interprétations sont variables.

Tous les détails que nous venons de donner prouvent assez que la graphologie garde en partie l’obscurité d’un art divinatoire. La définition des signes est vague, et leur interprétation est vague aussi. D’où viennent tous ces nuages ? Pourquoi la graphologie n’est-elle pas claire comme la zoologie par exemple, ou la botanique, pourquoi la détermination des qualités dans une écriture ne se fait-elle pas avec la rigueur d’une détermination d’espèces ?