Page:Les Stances érotiques, morales et religieuses de Bhartrihari, 1875.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

89
LE RENONCEMENT.

51.

L’homme a un moment d’enfance, puis un moment de jeunesse amoureuse ; il est un moment sans fortune et un moment comblé de richesse ; à la fin de sa vie quand il succombe sous la vieillesse et qu’il a le corps couvert de rides, il se retire comme un acteur derrière le rideau qui masque la demeure de Yama (4).

52.

Tu es roi ; nous, nous sommes des maîtres écoutés dont la grandeur et l’autorité reposent sur la sagesse. Tes richesses font ta gloire ; les poëtes célèbrent la nôtre dans toutes les contrées de l’univers. Ainsi, ô dispensateur des honneurs, il n’y a pas entre nous une grande distance, et, si tu nous dédaignes, nous, nous éprouvons, pour tout ce qui nous entoure, une indifférence et un détachement absolus.

53.

Ô Roi ! tu exerces ton empire sur des richesses, nous exerçons le nôtre sur des discours ; tu es un héros, nous, nous possédons une habileté que rien ne saurait détruire, à calmer la fièvre d’orgueil des