Page:Les Stances érotiques, morales et religieuses de Bhartrihari, 1875.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

95
LE RENONCEMENT.

sans tarder dans la contemplation exempte de tout exercice de la pensée.

68.

On jouit d’une prospérité qui permet de réaliser tous ses désirs. Après ? On a mis le pied sur la tête de ses ennemis. Après ? On a consacré ses richesses à élever ses favoris. Après ? On vivrait des milliers d’années. Après ?

69.

Se consacrer au culte de Çiva, avoir dans son cœur la crainte de l’éternelle succession de la naissance et de la mort, se détacher de ses proches, échapper aux émotions diverses que produisent les passions amoureuses, se reléguer dans des forêts désertes, loin des fautes auxquelles donne lieu la fréquentation des hommes, voilà le renoncement, et que saurait-on désirer de plus ?

70.

Dirige donc ta pensée sur Brahma, l’être immortel, immuable, suprême, qui se développe spontanément, et abandonne ces illusions mauvaises (ou, qui ne reposent que sur le non-être) ; tout ce qui