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Page:Les Stances érotiques, morales et religieuses de Bhartrihari, 1875.djvu/124

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BHARTRIHARI.

nous avons subi péniblement le chaud et le froid, mais l’esprit de pénitence nous faisait défaut ; nous avons médité dans un profond recueillement sur les richesses, mais non pas sur la nature de Çiva : tout ce que font les ascètes nous l’avons fait, mais les fruits qu’ils recueillent de leurs œuvres ne nous sont pas dus et nous échapperont.

92.

Pourrions-nous envier la souveraineté des trois mondes quand, couverts d’un pagne formé de cent haillons rattachés ensemble et d’un manteau semblable, sans soucis d’aucune sorte, vivant d’aumônes faciles à recueillir, couchant dans un cimetière ou dans la forêt, nous jouissons de notre libre arbitre en toute indépendance, allons où nous voulons et pratiquons sans cesse la vie contemplative avec constance et d’un cœur apaisé et toujours fixé sur son but ?

93.

La terre est sa couche, les tiges de liane ses coussins, le ciel son pavillon, la lune sa lampe ; les points cardinaux sont les jeunes filles qui, avec les zéphyrs en guise