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HISTOIRE DE LA COMMUNE DE 1871

Félix Pyat qui trouve en rentrant cette sommation arrive effaré à la Commune demander ce qu’il faut faire. La Commune s’indigne de l’insolence du Comité Central, dit que le Comité de salut public est armé de pouvoirs pour lui répondre.

Ce Comité de salut public ne tient pas du tout aux responsabilités. Le lendemain, il redemande conseil au sujet de certain projet de conciliation présenté à la Commune et à Versailles par cette bonne Ligue des droits de Paris. « Je m’étonne, dit Paschal Grousset, que le Comité de salut public vienne nous donner lecture de cet insolent ultimatum ; la seule réponse qu’il mérite est l’arrestation et le châtiment de ses auteurs » ; il conclut à un blâme contre le Comité. « Qu’il soit cassé ! » dit un autre. « Dorénavant, dit Ranvier, nous prendrons nos décisions sans vous consulter. » Bref, la Commune s’en réfère encore au décret qui donne pleins pouvoirs au Comité. Aussitôt Félix Pyat de donner sa démission. Tridon l’apostrophe. « Le citoyen Pyat, dit Johannard, a été l’un des promoteurs de ce Comité ; je demande un blâme contre le citoyen Pyat qui donne sa démission tous les jours pour rentrer toujours ici. » — Pyat : « Je trouve ici vis-à-vis de moi une opposition personnelle. » — Vallès : « À la place de Pyat je ne me démettrais pas. » — Pyat : « Eh bien ! je demande à parler en conscience. Que ceux qui m’ont attaqué, que les citoyens Tridon, Johannard, Vermorel retirent leurs injures, et je ne garderai aucun souvenir de ce triste incident dans mon cœur (Interruptions) ; je demande que tout soit vidé, fini, que le passé soit passé. » Vermorel : « Il faut qu’il y ait réciprocité. J’avais manifesté ma sympathie pour le citoyen Pyat au 31 octobre. Quand il a, une première fois, donné sa démission je n’y ai trouvé aucune raison ; je l’ai dit. Quand il s’est agi de supprimer le Bien public, le citoyen Pyat a appuyé ici cette suppression, et dans son journal il a protesté ; j’ai constaté cette contradiction ; en réponse, le citoyen Pyat m’a accusé d’avoir eu des relations avec Rouher. Mes électeurs de Montmartre m’ont demandé des explications ; ils ne m’ont pas envoyé ici sans savoir que j’étais complètement blanc. Il faut que l’assemblée le sache enfin, il existe un rapport de M. Merca-