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LES MABINOGION

chevalier tendit son pavillon ; Arthur et ses gens en firent autant pour la nuit.

En se levant, le lendemain matin, ils aperçurent l’enseigne de combat flottant sur la lance du chevalier. Kei alla trouver Arthur : « Seigneur, » dit-il, j’ai été renversé hier dans de mauvaises conditions ; te plairait-il que j’allasse aujourd’hui me battre avec le chevalier ? » — « Je le permets, » dit. Arthur. Kei se dirigea sur le chevalier, qui le jeta à terre aussitôt. Puis il jeta un coup d’œil sur lui ; et, lui donnant du pied de sa lance sur le front, il entama heaume, coiffe, peau et même chair jusqu’à l’os, de toute la largeur du bout de la hampe. Kei revint auprès de ses compagnons. Alors les gens de la maison d’Arthur allèrent tour à tour se battre avec le chevalier, jusqu’à ce qu’il ne resta plus debout qu’Arthur et Gwalchmei. Arthur revêtait ses armes pour aller lutter contre le chelier, lorsque Gwalchmei lui dit : « Oh ! seigneur, laisse-moi aller le premier contre le chevalier. » Et Arthur y consentit. Il alla donc contre le chevalier ; comme il était revêtu d’une couverture (1) de paile que lui avait envoyée la fille du comte d’Anjou, lui et son

(1) Il ne s’agit probablement. pas d’une cotte d’armes. La cotte d’armes était une sorte de tunique d’étoffe ou de peau qu’on mettait, dès la fin du xiie siècle, sur le haubert. de mailles, sur le gambison et la broigne. Les cottes du xiie et du xiiie siècle étaient habituellement de cendal, talfetas ou étofle de soie assez forte (Viollet-le-Duc, Dict. du mob., V). La couverture ou surcot, qui était de laine ou de soie, se portait par-dessus la cotte d’armes et le haubert. C’est ainsi que, dans les romans français de la Table