Page:Loti - Jérusalem, 1895.djvu/29

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Un ensemble net et dur, qui surprend par son absolue uniformité de contours et de couleurs, et que cinq ou six minarets dominent.

Suivant l’usage, nous campons à l’entrée de la ville, au bord de la route, dans un lieu où croissent quelques oliviers. Nos mules à clochettes nous ayant à peine devancés aujourd’hui, nous présidons nous-mêmes à notre déballage de nomades, au milieu de nombreux spectateurs, musulmans ou juifs, silencieux dans de longues robes.



Nos tentes montées, il nous reste encore une heure de jour. Le soleil, très bas, dore en ce moment les monotonies grises d’Hébron et de ses alentours, l’amas des cubes de pierres qui composent la ville, la profusion des murs de pierres qui couvrent la montagne.

Nous montons à pied vers la grande mosquée, dont les souterrains impénétrables renferment les authentiques tombeaux d’Abraham, de Sarah, d’Isaac et de Jacob.

Arabes et Juifs circulent en foule dans les rues, et les couleurs de leurs vêtements éclatent sur la