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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/234

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giditate, ut ad instar testudinum terrestrium, jejunii tempore admittantur[1].

Quoi qu’il en soit, je ne sache pas qu’avant ces derniers temps on ait rencontré en Lorraine d’ossements de ce rongeur, témoignant qu’il ait vécu autrefois dans cette ancienne province. L’Aldrovandus lotharingicus de Buchoz n’en fait pas mention, ni même la Zoologie de la Lorraine, publiée en 1862.

Une circonstance, toutefois, aurait pu mettre sur la voie des recherches. Un petit village fort ancien, puisqu’on y a découvert des antiquités gallo-romaines, situé près de la route qui conduit de Walscheid à Sarrebourg, porte le nom de Bieberkirch ; il est placé sur la rivière de Bièvre qui se jette dans la Sarre. Or le mot Biber est celui qui désigne le castor en allemand, et chacun sait qu’en vieux français on donnait le nom de Bièvre[2] au même animal. Ces dénominations permettent de supposer que cet amphibie a dû exister autrefois dans cette localité.

Mais s’il en est ainsi, il serait étonnant qu’il n’en soit pas resté trace dans les auteurs anciens ; on oublie trop leurs travaux, on les dédaigne même, c’est un tort ; on

  1. Johannis Jonstoni historiae naturalis de quadrupedibus libri ; Amstedolami, 1657, p. 103.
  2. On trouve le mot Bièvre dans les auteurs du 13e et du 14e siècles ; le mot Castor n’apparaît qu’au 16e dans les Œuvres d’Ambroise Paré ; encore l’emploit-il exclusivement comme synonyme de Castoreum et non pour désigner l’animal qui fournit ce médicament.