Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 170 —

tre un axis humain entier et assez bien conservé. Une stalagmite de 0m,63 de hauteur sur 0m,30 de diamètre à sa base, détachée du sol présente dans la fracture un morceau d’os, qui m’a paru appartenir à un tibia.

Les ossements sont presque tous brisés ; aucune tête n’a été trouvée entière : les os du crâne sont réduits en fragments et je n’ai rapporté d’intacts que deux pariétaux encore engrainés l’un à l’autre par leur suture médiane, de telle sorte qu’il est impossible avec ces fragments de juger de la configuration de la tête.

Nous avons recueilli toutefois une mâchoire inférieure complète ; elle appartient à un homme adulte et a conservé à peu près toutes ses dents ; les incisives et les molaires ont leur couronne usée, comme on l’observe chez tous les anciens peuples, qui se nourrissaient de racines et d’aliments présentant une plus ou moins grande résistance à l’appareil masticateur. M. Pruner-Bey[1] pense en outre que chez ces antiques races les incisives des deux mâchoires se correspondaient au lieu de passer l’une devant l’autre, par suite du grand développement du muscle ptérygoïdien externe qui projetait la mâchoire inférieure en avant ; il s’appuie surtout pour admettre ce fait sur ce que dans les anciennes têtes l’aile externe de l’apophyse ptéry-

  1. Pruner-Bey, Bulletin de la Société anthropologique de Paris, t. 4, p. 324.