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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/303

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deux trous convenablement disposés pour être, au moyen d’un fil, suspendues sur la poitrine. L’une appartient à l’Unio sinuata Lam., mollusque d’eau douce qui vit dans la Saône et dans le Rhin, mais pas dans la Moselle ; les deux autres sont marines et je les ai déterminées pour le Cardium edule Lam. et le Petunculus marmoratus Lam. Ces faits indiquent clairement qu’à l’époque de l’enfouissement des ossements humains dans la caverne, les habitants de cette partie de la vallée de la Moselle avaient des communications, peut-être des relations de commerce avec les grandes vallées voisines et avec les côtes de l’Océan ou de la Méditerranée.

Ces faits établis, nous pouvons nous demander si cette caverne a servi autrefois d’habitation, de refuge ou de lieu de sépulture ? Mais avant d’aborder la discussion de ces questions, il est un point qui doit avant tout être éclairci : c’est de déterminer l’époque où les restes humains y ont été introduits.

L’état de détérioration des os humains indique déjà une ancienneté assez grande. La stalagmite de 0m,63 de hauteur et de 0m,30 de base, sous laquelle se trouve un ossement humain, conduit à une conclusion semblable. Les poteries grossières et la présence d’armes en silex nous permettent de préciser un peu plus ; ces faits nous conduisent naturellement à faire remonter l’époque du dépôt ossifère à l’âge de pierre dans la Gaule.