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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/410

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Pour ses débuts, M. Ménant, il y a de cela quinze ou dix-huit ans, avait publié sur Zoroastre un petit volume d’études, non dépourvues d’intérêt, lequel a eu deux éditions. Mais ce que l’auteur possédait de forces, ne s’est révélé qu’à partir du moment où il a eu rencontré l’objet de sa vocation naturelle. — Son vrai partage, c’était l’Assyrie. Dès qu’il eut appliqué ses efforts à cultiver ce champ, si hérissé de ronces, il s’y montra défricheur habile ; et depuis lors, il n’a plus cessé d’en tirer des fruits, d’une valeur toujours croissante.

Pour bien faire comprendre dans quel état se trouvaient les études assyriennes lorsqu’il commença de s’en occuper, nous aurions presque, Messieurs, à vous dérouler l’histoire du déchiffrement des cunéiformes ; déchiffrement qui est, avec celui des hiéroglyphes, l’un des faits les plus étonnants et les plus mémorables de notre siècle ; soit par l’immensité des obstacles que l’on avait à vaincre, soit par la grandeur des résultats historiques qu’il a permis d’obtenir.

Vous savez que les caractères cunéiformes ou cludiformes[1], ces signes graphiques qui affectent la

  1. Ce mot a été employé, bien qu’assez à tort, puisque cludus n’a exprimé clou que dans le plus détestable latin du moyen âge. Mieux aurait valu dire claviforme. — Peut-être seulement a-t-on craint qu’il n’y eût amphibologie entre clavus (clou) et clava (massue).