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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/501

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un nerf simplement sensible à la lumière en ce merveilleux instrument d’optique qui s’appelle l’œil d’un aigle : est-ce que cette plasticité de l’être vivant, est-ce que cette puissance de se donner par une continuité d’efforts les organes dont il a besoin, est-ce que cette accumulation progressive de différences insaisissables poursuivant sans relâche et atteignant enfin un résultat d’une perfection presque idéale, est-ce que tout cela n’offrirait pas au plus haut degré le caractère intentionnel ? et si tout cela s’opérait dans et par des êtres inconscients, est-ce que les œuvres d’un art si profond ne feraient pas apercevoir derrière l’ouvrier aveugle qui les exécute la pensée supérieure qui les a conçues, la puissance et la sagesse qui les conduit à leur achèvement ?

Puisqu’il en est ainsi, et puisque le dogme de la Providence est hors de toute atteinte, on se demandera pourquoi la philosophie spiritualiste s’arrête à discuter des systèmes qui ne sont et ne peuvent être que des hypothèses ; hypothèses fausses et inconséquentes en tant qu’elles inclinent à éliminer de la nature et de la science la finalité et l’intention providentielle, hypothèses absurdes si elles cèdent à cette tendance jusqu’à se confondre avec cette négation extrême qui s’appelle l’athéisme ?

Le voici : Sans doute la Providence n’est plus pour nous en question ; mais il s’agit de savoir si la preuve expérimentale de cette grande vérité gardera