Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxxi

térisent son sexe. Exquise sensibilité, excessive mobilité de caractère, extrême surexcitabilité nerveuse ; tels sont les trois signes distinctifs de la femme, d’où découlent dans la vie normale ses nombreuses qualités et, faut-il le dire, ses quelques défauts. Avec cette prépondérance du système nerveux, qu’y a-t-il d’étonnant qu’elle subisse si rapidement et si complétement l’influence de toutes ces manœuvres qui frappent l’imagination, exaltent l’esprit en l’absorbant. Est-il étonnant qu’en cet état morbide, en cet état où toutes les facultés sont concentrées vers un seul but, elle présente une perspicacité plus grande, elle qui, même dans la vie ordinaire, a une rapidité et une délicatesse d’observation que l’homme n’atteint jamais ; elle dont un publiciste a dit : « que son œil entend toutes les paroles, et que son oreille voit tous les mouvements. »

Dans cette esquisse qui est restée trop longue, quoique je n’aie fait qu’effleurer les points principaux qui se rattachent à l’état magnétique, j’ai pu blesser bien des convictions. C’est là un écueil qui m’a fait hésiter longtemps devant la tâche que je m’étais choisie. Mais le respect des opinions ne saurait exiger des concessions faites aux dépens de ce qu’on croit être la vérité. Je me suis attaché à rester tout aussi éloigné d’une crédulité aveugle que du scepticisme peu philosophique qu’on est en droit de reprocher à la plupart des médecins en matière de magnétisme ; c’est en restant ainsi toujours dans la