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Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/271

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les forçats du mariage

Or, ce refus allait le replonger dans de grandes difficultés : une partie de ses anciennes dettes restait à payer, et ses créanciers le tracassaient. Il avait compté s’acquitter par la vente de cette terre de Normandie.

Marcelle avait vu avec surprise Robert rentrer dans la matinée, car d’ordinaire il s’absentait pour la journée entière. Après déjeuner, au lieu de retourner à Paris, il resta auprès de sa femme. Il se montra aimable, charmant, se fit mari et papa, joua avec l’enfant, le couvrit de caresses, déploya cette grâce, cet enjouement spirituel qui le rendaient irrésistible, quand il voulait plaire. Il savait que le plus sûr moyen d’aller au cœur de sa femme et d’obtenir son pardon, c’était d’admirer et d’aimer son enfant.

Sans doute Marcelle eût été touchée du soin qu’il prenait de lui être agréable ; mais elle devina, sous cet effort de gaieté et d’amabilité, une préoccupation qui choquait son cœur délicat.

Évidemment, il avait à lui parler affaires, et sous cette apparence de tendresse et de frivolité, il cherchait le moyen d’aborder la répugnante question d’argent.

Avec sa bonté sans égale, elle eut pitié de cette petite comédie, de ce secret embarras, et alla au-devant de la proposition qu’il se préparait à lui faire.

— Vous m’avez parlé, dit-elle, d’une visite à no-