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les forçats du mariage

— Me convertir ! Adieu ! Si j’étais vertueux pendant huit jours, je prendrais le spleen.

Il sortit, malgré les instances de Cora pour le retenir.

— Peuh ! c’est une femme charmante, mais impossible, pensa-t-il. Ce mari toujours invisible, qu’elle adore ! Qui sait ? Cet amour ultra-conjugal n’est peut-être qu’une tactique de coquetterie. C’est égal, elle m’irrite les nerfs. Je n’y retournerai pas.

Tout en se disant cela, il fit volte-face, et rentra chez Mme Dercourt.

— Pardon, madame, lui dit-il ; j’avais oublié de vous demander quand vous partiez pour la Beauce.

— Dans huit jours.

— Alors daignez nous prévenir ; Marcelle et moi nous serons peut-être des vôtres, puisque vous le permettez.

Cora sourit.

— Si vous souriez ainsi, je ne pars plus, reprit-il. Je le vois, vous vous moquez de moi. Prenez garde, quand vous serez ma victime, je pourrais bien me venger.

Puis il alla au cercle, et y passa la nuit. Il perdit une forte somme, but et causa avec beaucoup d’entrain.

Quant à Marcelle, pendant que Robert coquetait, jouait et riait, elle se tenait à la fenêtre, l’oreille tendue, l’œil au guet, cherchant à percer les té-