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les forçats du mariage

semble que vous emportez mon cœur, et que je vais mourir.

— Demain, chère amie, nous serons réunis pour la vie.

Il l’attira à lui.

Marcelle appuya sa tête sur l’épaule de Robert. Elle éprouva une émotion indéfinissable, comme si sa vie, son âme passaient en lui, et que leurs deux existences fussent à jamais confondues.

Quand il fut parti, Marcelle courut se jeter au cou de sa mère.

— Comme il est bon ! comme il m’aime ! Mère, réjouis-toi : ta petite Marcelle est bien heureuse.

Mme Rabourdet ne répondit que par un soupir.


vii


Robert, à quatre heures précises, entrait chez Juliette.

Elle était levée, et, bien que sa pâleur fût extrême, elle semblait calme. Toutefois, en l’observant avec attention, on eût pu voir se soulever la veine bleue de la tempe, et sa main se crisper au bras du fauteuil.

Quand elle entendit le pas de Robert, elle ferma les yeux comme pour recueillir ses forces.