Aller au contenu

Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

solidaire payé à la justice divine par les habitants du monde divin et par ceux du monde terrestre, se joignaient des actes, des œuvres, des prières, une sorte de culte. Entre les esprits terrestres et les esprits célestes, la communauté des destinées éternelles et des hautes aspirations garantissait aux yeux de dom Martinez la communauté de l’œuvre de réintégration imposée à tous, et il fallait par conséquent, pour obtenir l’effet, la communauté des travaux. L’assistance des majeurs ou des esprits supérieurs était donc assurée aux mineurs, si ces derniers savaient intéresser les premiers à leur sort et en conquérir la bienveillance au moyen de savantes pratiques.

Voilà à la fois les principes et l’origine de la théurgie, la légitimité de son idée et la nécessité de ses opérations.

A l’école de dom Martinez ces opérations jouaient un grand rôle. Ce qui me porte à croire qu’on les y considérait comme une sorte de culte, c’est que ce terme est resté cher à Saint-Martin, qui, par une singulière contradiction, n’aimait guère ces opérations et adoptait néanmoins le mot opérer pour désigner la célébration de la sainte cène et du baptême.

Dire ce qu’étaient réellement les opérations de l’école de Bordeaux est difficile. On ne nous l’apprend guère.

Étaient-ce des cérémonies secrètes qu’on pratiquait pour se mettre en rapport avec des puissances supérieures, à l’effet d’arriver à des réalisations ou des œuvres surnaturelles avec ou sans leur concours ?

C’est là l’antique prétention de la théurgie, de la science d’Iamblique et d’autres néo-platoniciens, de la science de Basilide et d’autres gnostiques, de la science de