Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/250

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truire et à manœuvrer, qui permettent d’élever l’eau de façon à lui faire arroser des terrains dont l’inondation n’atteint pas le niveau ; enfin, lorsque le fleuve commence à baisser, faciliter la retraite régulière de la nappe liquide, de manière à ce que tout rentre graduellement dans son lit, et qu’il ne reste pas de ces mares dont les exhalaisons corrompent l’air ; voilà le programme complet des travaux indispensables que les Égyptiens durent exécuter pour profiter complètement du bienfait naturel dont la Providence avait gratifié le pays où ils avaient établi leur demeure et pour lui faire rendre tous ses fruits. C’est par là qu’ils furent amenés tout d’abord à achever, en l’assurant, la prise de possession du sol.

« Les nécessités résultant des conditions physiques du régime des irrigations, qui seules donnent la fécondité à l’Égypte, ont exercé sur l’histoire de ce pays une influence décisive et qu’on ne saurait méconnaître. Le système des travaux qui régularisent et étendent les effets favorables de l’inondation, forme un ensemble dont toutes les parties tiennent par un lien nécessaire et dont l’action doit se combiner des cataractes de Syène à la mer. Qu’une seule partie soit négligée, le reste périclite. Qu’une des provinces du cours supérieur laisse encombrer ses canaux et cesse de les entretenir, le régime se trouve modifié pour les autres provinces et, sur une vaste étendue de territoire, sinon sur le pays tout entier, la fertilité du sol, le succès de la culture sont compromis. Il est donc indispensable qu’une sur-