Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/271

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partient dès ses origines mêmes à la région kourdo-arménienne qui s’incline manifestement vers le golfe Persique, son autre grand tributaire, le Karasou (Eau noire) des Turcs, semble l’assigner momentanément à l’Asie Mineure. Au-dessous du confluent du Phrat et du Kara-sou, en amont de Malatia, après avoir contourné l’éperon oriental du Taurus et repris, depuis Samosate, son cours primitif vers l’occident, le grand fleuve mésopotamien se dirige vers la Méditerranée. Mais sous le 36e parallèle, et comme dépité de ne point mêler ses eaux à celles de l’Oronte par le Sadjour, il se retourne définitivement vers le sud-est pour se rapprocher du Tigre : « Vers l’ouest de la Mésopotamie, vers le nord-ouest de la Syrie, point de ces obstacles qui ralentissent, ou qui même parfois arrêtent toute marche en avant, qui refoulent violemment tout commerce et ne laissent rien passer. Des gués de l’Euphrate au pied de l’Amanus et du Taurus, le pays est presque partout susceptible de culture, et certaines parties sont même d’une fertilité merveilleuse : voyez l’oasis de Damas…. L’Amanus, malgré l’âpreté de ses rochers, et le Taurus lui-même, malgré l’élévation de ses pics neigeux, se laissent franchir par plusieurs passes, qui ont été pratiquées de tout temps. De l’autre côté des défilés, on ne rencontre pas ici, comme dans le Kourdistan, une formidable rangée de chaînes parallèles qu’il faut escalader successivement. Derrière les cols de l’Amanus, on voit s’ouvrir la vaste plaine cilicienne :