Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/280

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fluvial, une région dont le sol est formé de terres d’alluvion, qui ne cessent de s’accroître aux dépens de la mer. Dans la vallée du Tigre et de l’Euphrate, comme dans celle du Nil, ce furent, tout d’abord, les plaines du bas pays qui virent l’homme se dégager par degrés de la barbarie et s’essayer à la vie policée ; puis, avec le temps, dans l’une et l’autre contrée, cette culture s’étendit et gagna, de proche en proche, le long de ces fleuves, en remontant de leur embouchure vers leurs sources. La Thèbes de l’Égypte ne naquit, ou du moins ne grandit que bien des siècles après Memphis. De même, en Mésopotamie, le siège de la royauté chaldéenne fut d’abord dans les villes qui, comme Our et Larsam, étaient assez voisines de la mer… C’est d’aval en amont que la religion s’est propagée avec ses rites et ses symboles, qu’ont été transmis les systèmes de signes qui se sont adaptés successivement à des langues différentes, et qu’enfin se sont répandus tous les arts et tous les procédés… La plus anciennement formée était la civilisation chaldéenne ; elle eut ses centres principaux dans des villes toutes bâties sur le terrain d’alluvion, entre le 30° et le 33° degrés de latitude septentrionale ; la plus célèbre de toutes, c’est Babylone. L’autre peuple, celui que nous désignons par le titre d’assyrien, tire de la Chaldée les premières semences de la civilisation ; aussi sa puissance et sa gloire sont-elles de date plus récente[1]. »

  1. Perrot et Chipiez, ouv. cité.