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LA CIVILISATION ET LE GRANDS FLEUVES

de Magadha, qui perça le mont Kôlàhala pour délivrer la déesse-fleuve Çouktimati. Ces royautés pandjabiennes devaient bien, à l’occasion, se liguer contre quelque ennemi commun, mais, de ces coalitions, l’histoire locale nous offre peu de traces ; le plus souvent les chefs se traitaient les uns les autres en véritables dacyous, et le roi qui soumettait à son pouvoir plusieurs de ses rivaux prenait le titre de Samradj. Un despote des Magadha réussit le premier, semble-t-il, à réunir sous son sceptre toutes les tribus de l’Aryavarta occidental, y compris la partie supérieure du Douab djamno-gangétique. La capitale définitive de cet empire, né dans le bassin de l’Indus, fut Hastinapoura.

Les deux grands bassins de l’Aryavarta, on le sait, ne sont séparés par aucune barrière naturelle, si basse soit-elle, et les conditions du problème fondamental de la régularisation des eaux sont à peu près identiques dans les deux pays. Il tombe bien, en moyenne, un peu plus d’eau dans la vallée du Gange, de la Djamna jusqu’à Bénarès, que dans celle de l’Indus, mais la quantité de pluie qu’elle reçoit n’est pas suffisante pour assurer les récoltes : dans les bonnes années, il est vrai, la fertilité du sol y est au moins égale à celle de l’Égypte et de la Mésopotamie ; aussi l’Aryavarta oriental fut-il, de tout temps, une contrée peuplée au maximum, et, par suite, les sécheresses et les famines devaient y être au plus haut degré meurtrières. Un réseau de canaux soigneusement entretenus est indispensable pour