Page:Mercure de France - 1925-01-15, tome 177, n° 638.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’ait pas répondu aux questions sur « sa principale caractéristique » et « son état d’esprit actuel » ! Ce document en aurait plus de valeur au jugement des adeptes de la religion « proustienne ». C’est pour leur plaisir que nous avons cité cette confession. Le jeune Proust, comme la majorité des jeunes bourgeois aisés, ses contemporains, admirait Meissonnier, Gounod, George Sand. Il se singularise un peu quand il déclare qu’il « aurait bien aimé être Pline le Jeune ». Même qu’il réserve sa plus pleine indulgence à la « vie privée des génies », c’est tout à fait dans le ton de 1885.


La nouvelle Revue Française 1° décembre) publie un numéro en hommage à Joseph Cocrad. Les souvenirs de M. John Galsworthy, traduits par M. André Maurois, ceux de M. André Gide (qui raconte une bien curieuse méprise : une jeune Anglaise exprimant son admiration pour le Giorgione, tandis que Conrad et M. Gide comprenaient, au lieu de Giorgione, Georges. Ohnet), ceux de MM. Paul Valéry, H.-L. Lenormand et J. Jean-Aubry, concourent à fixer les traits du grand écrivain pour lesadmirateurs de ses livres.Mais delire « La fin de Conrad », par M. Richard Cure, dans la traduction de M8 fsabelle Rivière, on est véritablement bouleversé. M. Cunnioghame Graham (traducteur,. M. G. Jean-Aubry), dans /nvent Portum, té moigne d’une sensibilité supérieure. L’œuvre de Coniad est jugée particulièrement bien par MM. A. Chevrillon, A. Maurois, J. Kessel. « Quelques recherches dans la conscience des héros de Conrad », par M. A. Saugère, sont des pages de la plus ingénieuse et pénétrante critique. Un excellent choix de citations emp’untées aux livres de Conrad donne une juste vision de l’âme quia conduit son œuvre. Les « lettres françaises de l’auteur montrent sa vivacité d’esprit et les délicatesses de son amitié. Eofin, la revue commence la publication de Cœur de Ténèbres, dans la traduction de M. André Ruyters, une œuvre qui suffirait à justifier ce bel hommage rendu à la mémoire de Joseph Conrad et le regret des admirateurs qu’il avait conquis, on peut l’affirmer, par tout le globe.

|

$

NaïSsANCE :

Lueurs (n° : le 15 décembre) « cahiers individualistes d’étu-