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Page:Mirecourt - George Sand.djvu/14

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qu’il a dévorés ou savourés ! La couverture d’un bouquin poudreux que vous retrouvez sur les rayons d’une armoire oubliée ne vous a-t-elle jamais retracé les gracieux tableaux de vos jeunes années ? N’avez-vous pas cru voir surgir devant vous la grande prairie baignée des rouges clartés du soir, lorsque vous le lûtes pour la première fois ? Oh ! que la nuit tombait vite sur ces pages divines ! que le crépuscule faisait cruellement flotter le caractère sur la feuille pâlissante !

« C’en est fait, les agneaux bêlent, les brebis sont arrivées à l’étable, le grillon prend possession des chaumières et de la plaine. Il faut partir.

« Le chemin est pierreux, l’écluse est étroite et glissante, la côte est rude.