Page:Mirecourt - George Sand.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle avait près d’un demi-million de fortune.

L’époux agriculteur, en palpant cette dot, se hâta de donner plus d’étendue à ses exploitations champêtres. Il peupla ses étables de mérinos pure race, acheta de magnifiques taureaux, doubla le nombre de ses charrues, s’occupa de tout, hormis de sa femme, et ne parut pas s’apercevoir qu’Aurore, avec ses dix-sept ans, son âme délicate et son extrême sensibilité, dépérissait à vue d’œil au milieu de cette prosaïque existence.

Madame Dudevant supporta d’abord ses chagrins avec une résignation d’ange : deux beaux enfants lui tendaient les bras et la consolaient par leurs sourires.

Bientôt, dit l’auteur d’une esquisse