Que je grant piece eüe n’ai,
Car cuites estes, bien le sai,
Du convenant et des .X. livres.
Aies vous en poés delivres,
Se cuiter volés le Provoire.
— Par saint Otrise et par saint Floire,
Fait li Chevaliers, « je n’ai cure
Que le cuitaise à nesun fuer
Pour .X. livres. Mais va arrière.
Que Dix maudie vostre chière
Quant vous revenistes sans lui.
Priés[1] va ! — Que ne vous faich anui
De la riens que plus avés chière. »
Dont s’en retourne chiex arrière
Tristes et mournes, sans areste.
Au Prestre vint, drecha[2] la tieste,
Si li dist : « Ostes, moult me poise
De la tenchon et de la noise
Que j’ai anuit pour vous souferte.
Et plus me poise de la perte
Que mes drois Sires fait de s’ame[3]
Pour vostre nièche et pour vo femme,
Et pour moi et pour vous ensamble.
Aler vous convient, ce me samble,
A mon seignour, qui vous veut foutre,
Qui a le vit plus lonc d’un coutre ;
Mais je ne sai que il veut faire. »
Adont s’espurge et esclaire[4]
Li courages dame Avinée :
« Ce soit à boine destinée,
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du prestre et du chevalier