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Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome V.djvu/124

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fabliau cxxii

« Niece, » fet il, « or me direz
Se vos cons est de vous ainsnez,
Ou estes ainsnée de lui ?
— Oncles, » dist ele. « por nului
145Ne lerai que ne vous le die :
Qui veut, si le tiengne à folie,
Mes cons est plus jones de moi ;
Si vous dirai reson porqoi :
De la mamele sui sevrée,
150Mes cons a la goule baée :
Jones est, si veut aletier.
Or m’ose je bien afichier
Que j’ai bone reson trovée.
L’ame de lui soit honorée
155Qui jugera ces moz à droit !
— Damoisele, par bon endroit
Tel reson avez respondu.
— Vous avez de trestout vaincu, »
Li eschevin ce li ont dit.
160Puis li donent sanz contredit
Celui qui lonc tens l’a amée.
Or vois[1] querant par la contrée
Se li jugemenz est bien fez ;
Que Dieus vous pardoinst voz meffez
165Se vous i savez qu’amander :
Je le vieng à vous demander.

Explicit du Jugement des cons.

  1. Vers 162. — vois ; ms., voist.