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Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome V.djvu/138

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fabliau cxxiii

Ke nous l’avonmes rependu
De là ù l’aviés despendu. »
Des .III. larrons vous ai voir dit.
Mais li vilains gist en son lit,
385Et sa femme d’encoste lui :
« Dame, » fait il, « g’irai ancui
A .I. marchié qui est ci près :
Je voi tous mes voisins engrès
De gaegnier de leur preu faire,
390Et jou doi bien autretel faire.
— Par foi, sire, vous dites voir,
Mais je vous dirai .I. savoir,
Et, s’il vous plaist, si me querrés ;
Ançois vous desjeünerés.
395— Dites donc que je menjerai,
Kar à mains de coust là serai.
— Sire, je vous tieng à bricon :
N’avés vous encore .I. bacon ?
Si en faites bones bricaudes.
400— Or sus ! nous les mengerons caudes, »
Fait li vilains, « encore encui. »
Atant se sont levé andui :
La preus femme le fu atise ;
Li vilains a l’esquiele prise.
405Il apoia à .I. postel :
Et tint en sa main un coutel
Ke le bacon veut asalir,
Et ne cuide mie falir.
Quant il a les canbes veües
410Ki n’estoient pas trop menues,