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Page:Montaiglon - Recueil général et complet des fabliaux des 13e et 14e siècles, tome V.djvu/220

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fabliau cxxxiv

Comme laron[1] d’iluec eschape,
Et cil lest corre, si le frape,
Mès ne vaut rien que[2] bien se tient.
« Por nient, » fet ele, « ne vous crient,[3]
55Il n’avra garde à ceste empointe[4],
Se estiiez encor plus[5] cointe
Que vous n’estes de la moitié ;
Por ce que vous estes pingnié,[6]
Et je sui encontre ce[7] blonde.
60Por qoi[8] passastes vous l’esponde
Quant je me dormoie en mon lit ?
Cuidiez vous de[9] vostre grand vit
Avoir moi si estoutoïe ?
Je sui encor saine et haitie
65Plus que vous au mien escient ;
Se contre vous[10] ne me desfent,
Dont sui je pire que ribaude :
Vous en avrez ja une chaude.
Or fetes tost, si alez jus,
70Je revoeil[11] ore aler desus ;
Ce n’est pas, ce m’est avis, honte
Quant homme faut, se fame monte. »
Ainsi torna son songea bien.
Autressi face à moi le mien,
75Et à ces dames qui ci sont
Les premiers qu’eles troveront[12]
Soit autretel comme cil fu :[13]
Mout lor seroit bien avenu.

Explicit de la Damoisele qui sonjoit.

  1. 51 — * laron. A, baron. — B, Car n’i vialt pas qui li eschape.
  2. 53 — B, Mais la meschine.
  3. 54 — B, C’est por noiant, il ne vos crient.
  4. 55 — B, ceste pointe.
  5. 56 — B, Se vous estoiez or.
  6. 58 — B, ce estes bien paignié.
  7. 59 — ce. B, assez.
  8. 60 — B, Par cui.
  9. 62 — de. B, por.
  10. 66 — B, Se je de vos.
  11. 70 — B, Car je revoil.
  12. 76 — B, Lo premier que il songeront.
  13. 77 — B, Soit autresi come ce fu.