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CHAPITRE XVIII.


DES PEINES PÉCUNIAIRES ET DES PEINES
CORPORELLES.


Nos pères, les Germains, n’admettoient guère que des peines pécuniaires. Ces hommes guerriers et libres estimoient que leur sang ne devoit être versé que les armes à la main. Les Japonois [1] au contraire, rejettent ces sortes de peines, sous prétexte que les gens riches éluderoient la punition. Mais les gens riches ne craignent-ils pas de perdre leurs biens ? Les peines pécuniaires ne peuvent-elles pas se proportionner aux fortunes ? Et, enfin, ne peut-on pas joindre l'infamie à ces peines ?

Un bon législateur prend un juste milieu ; il n’ordonne pas toujours des peines pécuniaires ; il n’inflige pas toujours des peines corporelles.

  1. Voyez Kempfer. (M.)
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