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Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 1.djvu/22

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Le troisième jour, il fixe la terre et répand autour d’elle les eaux de la mer ; c’est ce même jour qu’il lui fait produire d’un seul coup[1] les végétaux et les semences.

Le quatrième jour, il orne le ciel en y plaçant le soleil, la lune et les autres astres ; il prescrit leurs mouvements et leurs cours, qui devront indiquer les révolutions des saisons.

Le cinquième jour, paraissent les poissons et les oiseaux ; il lance les uns dans les profondeurs des mers, les autres à travers les airs. Il les unit par les liens de la vie en commun et la génération, pour se perpétuer et multiplier leur espèce.

Le sixième jour, il crée la race des quadrupèdes, les fait mâles et femelles ; et, ce jour-là, il forme aussi l’homme.

Ainsi, selon Moïse, le monde avec tout ce qu’il renferme fut créé en six jours seulement ; le septième, Dieu s’arrêta et se reposa de ses travaux. De là vient que, nous aussi, nous passons ce jour-là dans le repos et nous l’appelons sabbat, mot qui signifie cessation[2] dans la langue des Hébreux.


2[3]. Après le septième jour, Moïse commence à parler de questions naturelles[4] ; sur la création de l’homme il s’exprime ainsi : Dieu, pour façonner l’homme, prit de la poussière de la terre, et y inspira un souffle et une âme[5]. Cet homme fut appelé Adam(os)[6], ce qui, en

  1. Cf. Rosch-haschana, 11 a, et Houllin, 60 a : R. Josué ben Lévi (Amora palestinien du IIIe siècle siècle de l’ère chrétienne) dit que toute l’œuvre de la création est apparue en plein développement. Philon dit de même, dans le De mundi opificio, 12, M. I, p. 9 : (à transcrire) « il chargea tout de fruits, dès le début de la création, au rebours de ce qui se passe maintenant ».
  2. Philon (De Cherub., 26, M. I, p. 54) traduit également par ὰνάπαυσις, cessation. C’est, en effet, le sens de la racine hébraïque שבת.
  3. Genèse, II.
  4. Voir préambule, §§ 18 et suiv. On ne voit pas très bien pourquoi le ch. II de la Genèse serait plus « physiologique » que le premier [T. R.].
  5. Cette distinction de trois éléments dans l’homme — corps, souffle et âme — se retrouve dans plusieurs écrits contemporains de Josèphe, par exemple Saint Paul, Ire aux Thessaloniciens, v, 23 [T. R.].
  6. Ἄδαμος dans le texte ; les LXX ont Ἄδαμ : Josèphe, pour ne pas effaroucher ses lecteurs romains et grecs, hellénise presque tous les noms propres en