Page:Oldenberg - La Religion du Véda.djvu/438

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406 LE CULTE en titre du roi se couche contre son corps, et l’on couvre tous deux d’un seul voile : il s’agit, comme on voit, d’un charme magique, qui doit assurer au roi une postérité nom- breuse, et à celle-ci toutes les nobles qualités qui distinguent l’animal sacrifié. Les prêtres, les épouses du roi et leurs suivantes échangent des facéties obscènes : est-ce une sur- vivance de licence populaire sanctionnée par le rituel ? ou un dialogue plaisant qui doit divertir les dieux invisi- blement présents ? ou bien encore un accessoire du charme de fécondité ? Entre eux les prêtres conversent plus sérieuse- ment : ils se posent et résolvent tour à tour des énigmes de profonde théosophie.

A ce chef-d’œuvre de pompe barbare la croyance védique attache une efficacité sans limites. Qu’on en juge par la seule vertu du bain qui le termine et qui concentre en lui tout le fluide de sainteté émané du sacrifice ^ : « quand le sacrifiant est sorti de l’eau, on y plonge des criminels qui n’ont accompli aucune pénitence, et on les déclare purs de par le sacrifice du cheval ».


MAGIE ET QUASI-MAGIE

Nous venons d’étudier le culte proprement dit et le sacri- fice, et nous les avons trouvés tout imprégnés de magie. Il nous faut maintenant envisager d’ensemble la magie védique elle-même dans ses traits principaux. Quiconque est au courant des coutumes magiques, qui des milieux les plus sauvages aux plus civilisés présentent une si frappante analogie, verra se confirmer, à la lecture de notre exposé, une conclusion qui à ses yeux pourrait d’ailleurs se passer de confirmation : la tradition hindoue n’est qu’un exemplaire du type universel. Nous atteignons ici la couche sous-jacente des procédés religieux — ou disons « anté-reli- noncer le cheval aux dieux : I. 162. 2-4, 163.13 ; cf. supra p. 194. Mais rénumération des oiBciants en 163. 5 montre que, dès le temps du R. V.. la liturgie du sôma avait fait corps avec raçvamëdha. 1. Kâty. XX. 8. 17-18, et cf. supra p. 349.