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Page:Paris ou le livre des 101, tome 14, 1831.djvu/17

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luy faire ses plaintes, luy présenter ses requestes, et obtenir les remèdes et provisions nécessaires.

« Aulcuns ont doublé s’il étoit utile et profitable aux roys de tenir les Estats, disant que le roy diminue aucunement sa puissance, de prendre l’advis et le conseil de ses subjets, et aussi qu’il se rend trop familier à eux : ce qui engendre mespris, et abaisse la dignité de la majesté royale[1].

« Telle opinion me semble avoir peu de raison.

« Premièrement, je dis qu’il n’y a acte tant digne d’un roy, et tant propre à luy, que tenir les Estats, que donner audience générale à ses subjets, et faire droit à chascung

« Davantage, les roys tenant les Estats oient la voix de la vérité, qui leur estoit souvent cachée par leurs serviteurs. Pour ceste cause, ung bon et ancien autheur les admoneste de lire les histoires et livres qui enseignent comme il faut gouverner les royaumes : car, par la leçon d’yceulx, les roys connoistroient ce que leurs amjs ne leur osent ou veulent dire.

« Combien de pauvretez, d’injures, d’injustices qui se font aux peuples, sont cachées aux

  1. Opinion du cardinal de Lorraine et des siens, lors de l’assemblée de Fontainebleau.