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Page:Paris ou le livre des 101, tome 14, 1831.djvu/375

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ombreuses, à contempler de blonds enfans qui, venus de la ville pour visiter leurs vieux parens, se roulaient à leurs pieds sur le gazon, ou se pendaient à leur cou, et jouaient avec leurs cheveux blancs. J’ai vu de vieux couples se perdre lentement sous les tilleuls ; un cercle de sages, assis sous les marronniers, comme les disciples de Zénon sous les ombrages du Portique. J’ai visité les bosquets et les plates-bandes que les pensionnaires cultivent eux-mêmes (les vieillards aiment les fleurs, parez-les donc de fleurs : Dieu a fait croître le violier sur les ruines). J’ai visité aussi les chambres, toutes propres et presque élégantes, la salle de réception où la société se réunit le soir, l’église que protégent les reliques de Ste-Geneviève et de Ste-Périne, et où l’aumônier, homme de cœur et d’esprit, élève vers le Ciel les âmes qui n’ont plus rien à espérer ici-bas : j’ai tout vu, tout visité ; mais je n’ai point recueilli d’anecdote ; je hais les anecdotes, les biographies et les notices : l’inconnu seul est poétique. D’ailleurs il est des impressions qui valent tout un poème : avez-vous jamais songé à vous informer de l’histoire de ces grandes figures du Titien dont le regard s’attache à vous et vous suit dans les longues galeries du Louvre ?

Au reste, si vous tenez absolument à un récit qui vous touche, à quelque petit drame qui vous