Page:Paris ou le livre des 101, tome 14, 1831.djvu/378

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que tuyaux de brique à travers le feuillage, on n’entend que le bruit des marteaux retentissant sur le cuivre ; on n’y respirera bientôt plus que l’acre fumée du charbon de terre. C’est à faire pâmer d’aise tous les amis de la civilisation, et à faire fuir du village tous les oiseaux et tous les malades.

Ne cherchez donc point à Chaillot les traces du génie ; je vous l’ai dit, Chaillot est commercial, et rien de plus. Passy a M. Béranger, Aunay M. Delatouche ; il n’est guère de village à qui Paris n’ait envié quelque poète blessé qui chantait dans les bois. À Montmorency, on vous conduit à l’ermitage de Jean-Jacques ; la Vallée-aux-Loups vous montre avec orgueil la tour de Velleda : allez à Chaillot, on vous mènera à la pompe à feu.

La pompe à feu, c’est la curiosité du village, la gloire du hameau, le monument de la colline. C’est l’abbaye romane de Chaillot, sa cathédrale gothique, son temple grec, son obélisque de Thèbes. Les enfans de Chaillot vous conduisent à la pompe à feu, comme les bambini d’Italie vous guident à l’église rustique peinte à fresque par le Pérugin. Voici l’histoire de la pompe à feu :

Les machines hydrauliques tombaient de vétusté, les fontaines étaient stériles, Paris manquait d’eau. Cette pénurie réveilla l’attenti