Page:Paris ou le livre des 101, tome 14, 1831.djvu/381

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Une de ces pompes élève, dans l’espace de vingt-quatre heures, deux cent dix-neuf pouces d’eau, équivalant à quinze mille sept cent soixante-huit muids, ou quatre mille trois cent quarante-deux hectolitres.

Le premier essai fut fait le 8 août 1781, devant le lieutenant de police : le succès fut complet. En 1782, au mois de juillet, les eaux de cette pompe furent pour la première fois conduites à la fontaine publique de la porte Saint-Honoré ; puis de semblables fontaines s’établirent à la Chaussée-d’Antin, à la porte Saint-Denis, et jusqu’à l’entrée de la rue du Temple ; et la pompe à feu de Chaillot, la première qui ait paru en France, fournit d’eau à cette heure toute la rive gauche de la Seine.

Chose inconcevable, c’est que Chaillot, qui abreuve une partie de la capitale, n’a pas dans son enceinte une seule fontaine où ses habitans puissent aller puiser de l’eau ! et les deux tiers du village se composent d’hommes de peine et de travail à qui le robinet de la pompe à feu ne verse que l’eau qu’ils lui paient ; et les malheureux qui n’ont que le prix du pain de la journée, sont obligés de se désaltérer avec les flots de la Seine, qu’empoisonne l’égout de ceinture ! Ainsi toujours cette vieille histoire, toujours le peuple qui verse partout la richesse et