Aller au contenu

Page:Paul Diffloth - Agriculture Générale, Le Sol et les labours.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

160 ANALYSE DU SOL.

A la base des montages du Jura, le lias donne en se décom- posant des terres fertiles, plantées de vignes, lorsque l'orienta- ton est favorable, ou couvertes de prairies irriguées. Les aulres élages sont de composition chimique différente, mais peuvent être caractérisés par la prédominance de la chaux et de la magnésie ; l'acide phosphorique est souvent en quantité suffisante. La pôtäsée fait défaut, on ne la rencontre que dans les lits de marne qui isolent les bancs de calcaire ; le soufre est généralement absent, Les pâturages servent de nourriture aux vaches laitières, dont le lait sert à fabriquer des fromages dans la fruitière du pälurage communal ; à la fin de la saison, on partage les fromages entre les propriétaires.

La Grande Chartreuse, entre Chambéry et Grenoble, est un massif jurassique couronné de calcaires néocomiens (fig. 61).

Dans les Alpes, on peut distinguer : la région des chaînes centrales, composées de roches graniliques entourées de roches calcaires appartenant aux terrains jurassiques. sn


| Le lias atteint une puissance énorme dans les Alpes ; il est constitué par une série de calcaires plus ou moins feuilletés | contenant une proportion variable d'argile, de suble fin, et colorés en noir bleuâtre par dessulfures de fer et une matière

charbonneuse. Ces roches sont peu consistantes el se dégradent aisément sous l'action des gelées et des torrents ; ilen résulle des éboulements, des affaissements qui finissent par embrasser des pans entiers de montagne. Les cultures des vallées, les villages, sont sans cesse menacés; la boue entraînée par les | eaux du torrent détruit toutes les cultures : elle forme en séchant une sorte de ciment tenace qui empêche l'aération du sol et fait périr même les arbres. C'est la destruction des forêts qui a livré le sol aux ravages des torrents ; les déboise- ments, la charrue et les troupeaux ont tellement usé le sol végétal qu'il n’en reste plus qu’une mince couche qui coule aux moindres pluies. Chaque orage fait surgir un lorrent nouveau qui ruine des quartiers entiers abandonnés à jamais. Le pays se dépeuple chaque jour, l'état précaire des cullures décou- rage les paysans, qui laissent la charrue et se livrent à l'élevage des troupeaux ; ceux-ci ne font qu'accroitre le mal en détrui-