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des arbres étaient d’une égale hauteur. Enfin tous les fruits du monde y murissaient en toute saison : car c’était un jardin d’enchantement.

Il avait la forme du cercle, chère aux magiciens. Au centre, près d’une fontaine abondante, était un arbre aux immenses ramures étalées. Le grand soleil d’été n’en pouvait percer la sombre épaisseur, et ni vent ni froidure d’hiver n’en faisaient jamais choir une feuille ; il était toujours vert. Dans l’arbre merveilleux, deux fois chaque jour, le matin et le soir, un oiseau venait chanter. C’était un très petit oiseau, gros à peine comme un roitelet, mais son chant était plaisant et beau plus que le sifflement du merle, le gazouillement de l’alouette et les mélodies passionnées du ros-