Aller au contenu

Page:Pensées de Marc-Aurèle, trad. Barthélemy-Saint-Hilaire.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
LIVRE IV, § XXVII.

XXVI

As-tu vu cela ? Vois encore ceci[1]. Ne te trouble pas ; simplifie ta vie tant que tu le peux. Quelqu’un a-t-il fait une faute ? C’est à son détriment qu’il l’a commise. Te survient-il un accident ? C’est fort bien ; car tout ce qui t’arrive t’était destiné dès l’origine et faisait partie de la trame universelle des choses. Somme toute, la vie est bien courte, et il faut mettre le présent à profit avec un calcul éclairé et avec justice. Sois sobre dans le relâche que tu te donnes.

XXVII

Ou le monde a été bien réglé, ou ce n’est qu’un chaos. Dit-on qu’il est confus ? Il n’en est pas moins le monde. Eh quoi ! Ne peux-tu pas réaliser en toi-même un certain monde[2] réguliè-

  1. As-tu vu cela ? Vois encore ceci. Ces formes de style un peu abruptes ne rendent pas la pensée fort claire ; et il est assez difficile de bien comprendre ce que Marc-Aurèle veut dire ici. Il semble bien cependant que c’est une suite des conseils précédents, et une nouvelle recommandation de conserver autant que possible la sérénité de l’âme, en présence des accidents qui arrivent à autrui, ou de ceux qu’on éprouve soi-même.
  2. Réaliser en toi-même un certain monde. Il faut se rappeler que le mot grec qui signifie Monde, signifie également Ordre ;