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Page:Pensées de Marc-Aurèle, trad. Barthélemy-Saint-Hilaire.djvu/199

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LIVRE VI, § XVII.

qui est en toi, tu te rendras aimable à tes propres yeux[1] ; tu te mettras en harmonie avec tes compagnons[2], et en accord avec les Dieux, c’est-à-dire que tu les remercieras[3] de tous leurs dons et de tous leurs décrets[4].

XVII

En haut, en bas, en cercle, tels sont les mouvements auxquels les éléments sont soumis[5] ; mais le mouvement de la vertu ne rentre dans aucune de ces classes ; elle a quelque chose de plus divin, et elle accomplit sa noble route, s’avançant par un âpre sentier[6].

    devait être.

  1. Tu te rendras aimable à tes propres yeux. En d’autres termes : Tu seras bien avec toi-même et en repos vis-à-vis de ta propre conscience.
  2. En harmonie avec tes compagnons. Les termes du texte ont peut-être un sens plus général.
  3. Tu les remercieras. Ce sont là les sentiments communs que l’instinct inspire à tous les hommes, et que la raison confirme dans les plus sages.
  4. Leurs dons… leurs décrets. Voir plus haut, liv. III, § 4, et liv. V, § 8. Sénèque a dit : « Ne crois pas que l’adulation d’autrui nous soit plus mortelle que la nôtre. Quel homme a osé dire la vérité ? Quel homme, entouré d’un troupeau de flatteurs et de panégyristes, ne s’est pas plus encore applaudi à lui-même ? » Traité De la tranquillité de l’âme, ch. i.
  5. Les éléments sont soumis. Cette observation est profondément spiritualiste ; et il est parfaitement vrai que le mouvement de l’âme n’a absolument rien de commun avec celui de la matière.
  6. Par un âpre sentier. Ou : Par un sentier difficile à